Il est si facile de gagner en célébrité en diffusant des rumeurs !

La dénonciation de la mal gouvernance, l'expression de l'indignité légitime du citoyen, le débat de politique politicienne ont vite fait des réseaux sociaux du pain bénit pour les paranoïaques et complotistes de tout poil, pour les petits apprentis manipulateurs aux égos et pouvoirs auto-surestimés. 
Que de fausses informations, d'informations volontairement tronquées, d'omission volontaires, de faits fabriqués et orientés sur la toile ivoirienne.
Il est clair qu'aujourd'hui, on peut se faire beaucoup d’argent et de la célébrité en exploitant la connerie humaine, d’autant plus que cette dernière est une ressource infinie.
Si un imposteur peut vendre des oeufs à 250 000, Vendée des tickets de voyage pour le paradis, escroquer des milliards dans des histoires d'"Agrobusiness", on peut comprendre qu'il y ait des clients faciles de faknews. Bon marché, accès direct, alléchant .
On n'est surpris et parfois interpellé de réagir pour rétablir les faits face à des mensonges si grossiers que la seule question qui vient à l'esprit c'est comment des êtres humains dotés de cerveaux arrivent à avaler de fadaises cousues de fil blanc.

De nos jours, il est si facile de se cacher derrière un smartphone ou un ordinateur, attiser la haine à longueur de journée, produire du mensonge, partager des fake news, maquiller la réalité, se prendre pour Robin des Bois, en toute impunité et surtout avec la bénédiction bienveillante et généreuse de moutons de Panurge qui n'attendent que cela pour extérioriser le trop plein de haine, de frustrations, de colère et d'ignorance comprimées en eux.
Des justiciers du déshonneur humain, des marchands, des escrocs des douleurs des autres.

Le partage conscient de fausses nouvelles est un exécutoire, un catharsis pour un grand nombre d'internautes et vouloir vaille que vaille rétablir les faits n'a qu'un seul résultat : renforcer leurs fausses croyances .... Et puisque des gens croient tout convaincus qu'ils pensent !
Tout ce qui attaque, accuse l'adversaire est forcément vrai tel semble être le postulat de plusieurs activistes des réseaux sociaux.
Il faut aussi être réaliste, on ne peut rien pour celui qui arrivent à se convaincre étrangement que des histoires à dormir debout sont une réalité, que des diseurs de bonnes nouvelles sont des sources d'informations fiables.
Le biais cognitif à l'oeuvre ! Des mensonges à durée de vie limitée, des stratégies de manipulation à la petite semaine..Des affabulateurs haineux qui se discréditent à chaque événement, à chaque publication..

Peut être que dans un monde dominé par l'irrationnel, l'émotion et le futile, dans un monde où réfléchir semble plus coûteux et croire à n'importe quoi est à bon marché, les cancans du bar, du "Gbailaidrome", du "Grins" du coin prennent de l'ampleur, et ne peuvent devenir que la pensée elle-même. Quoi de plus naturel que la raison et le bon sens périssent.

Si vous publier que " Ouattara vient d'interdire de marcher sur les pieds dans une commune", faite d'ailleurs l'expérience, vous aurez des défenseurs acharnés de cette information fabriquée, mieux, vous aurez des doctes théoriciens d'analyse en sciences politiques pour expliquer que le président Ouattara en est capable avec des démonstrations abracadabrantes, emballées dans un langage pédant et exotique. Et là ça marche forcément, les esprits chagrins et faibles sont généralement subjugués par l'étalage d'une pseudo- érudition académique fourré dans du galimatias.....

Évidemment, l'exposition médiatique à tout prix, la captation des "Like'" et autres engagements, c'est l' accessoire qui a envahit les vies politique et intellectuelle: phrases vulgaires, postures, réactions en direct, photos volées, photos truquées, indiscrétions, délations , infos bidons, rumeurs..
"La vérité n'est plus considérée comme importante", souligne John Huxford de l'Illinois State University. "Les mensonges et la falsification semblent même renforcer la réputation et l'influence, parmi les partisans, de ceux qui en font usage" indique-t-il à France24...

"Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue." disait , en bon prophète, Einstein.

La révolution numérique est pourtant une aubaine pour les jeunes africains, et elle joue actuellement un rôle essentiel dans la création d’opportunités socioprofessionnelle et entrepreneuriale pour tout individu qui veut bien s'offrir à moindre frais les capacités de relever les défis présents et futurs.

Jamais l'accès à la connaissance et à l'information n'a été aussi démocratisé en Afrique avec la révolution du numérique mais l'usage qu'on en fait est tout sauf productif, les réseaux sociaux sont devenus pour beaucoup l'arme fatale, uniquement, l'arme des réflexes anciens de politique politicienne, des méthodes désuètes, abjectes, dans des corps de jeunes.

Tant que le ronronnement des rumeurs les plus idiotes rythmeront l'actualité, le choix de la facilité demeurera le seul moyen pour nombre d'internautes de briller dans leurs sphères de société...et les plus célèbres dans cette foule décérébrée ne seront que les petits apprentis manipulateurs sans épaisseur morale encore moins intellectuelle.
" Une des premières choses, selon moi, que vous, les jeunes, surtout aujourd'hui, devriez apprendre, se résume de cette façon : comment regarder par vous-mêmes, écouter par vous-mêmes, penser par vous-mêmes. C'est ainsi que vous pourrez prendre une décision intelligente par vous-mêmes ". clamait Malcolm X, en 1965.

Le choix de la facilité, du refus de l'effort intellectuel, de l'émotion vive, est souvent le seul moyen pour beaucoup de jeunes d'user de leurs journées alors que dans un monde intelligent, la réflexion est la seule arme qui s'impose.